samedi 23 août 2008

De la carretera de la muerte al paraiso...


Réveil matin 6h30 après le concert, Elo=gueule danslecul.com, un van passe nous prendre, vernis, on est que 2, un guide pour nous tous seuls...
C'est parti pour une descente de 4700 et des brouettes jusqu'à 1100 mètres, sur la carretera de la muerte, qui fut longtemps la seule à relier Coroico à Cumbres (45 min de La Paz)...

Notre chauffeur, Santos, conduit comme un chauffard, dance des 80's/90's à fond dans le Daewoo...arrivée à Cumbres, tenue de coccinelle (gilet rouge, casques,gants...) obliged, parés pour la descente...

Premier tronçon, asphalte pente raide yuuuhou! mon vélo est une charrette, j'dois pédaler...en descente...ze change yeaaah...la route borde une vallée profonde, au départ de Cumbres, il fait un froid de malade.

La route de la mort est un lacet de terre suspendu à flan de montagne, avec une circulation digne d'une nationale jusqu'en 2006, où fut construite une déviation...
Camions, bus, voitures se croisaient sur une bande de terre aux bas côtés humides qui ont envoyé de nombreuses personnes dans l'au-delà...200 par an en moyenne...
La route est parsemée de croix et mémorials en hommage à ceux qui y perdèrent la vie, ambianceuh, un peu glauque, le guide nous commente les évenements morbides, si les fantômes existent, les âmes doivent planer dans les brumes de la carretera...

Descente, descente, descente aypaaa! Les bras secoués par les caillasses, à fond de cale sur le ruban de terre, les poumons gonflás par la chlorophylle, l'adrenaline nous accompagne jusqu en bas...
Et en bas, 25·C, Coroico, la jungle et la montagne, petit coin de paradis qui évoqua si souvent la mort...
Le petit village tout en bas, était le fief des restos routiers avant la déviation, en reste des échoppes fantômes et une douce ambiance "jungle".

Coroico est tout en pente, montagne tropicale sur les flancs de laquelle se cultive coca, maïs et café. Notre petite escapade inclut une bouffe dans un hôtel avec vue sur la vallée et douche chaude (raaah)...au paradis, seuls les moustiques jouent les suppots de satan...

jeudi 21 août 2008

De la Lune à Mars...

Taïhaut vers le sud Bolivien...Uyuni dans un bus où le givre décore de ses fleurs les fênetres et ou la route se transforme en piste de cailloux tape-cul les trois dernières heures.
Au petit matin la cité ressemble à un pueblo de cow-boys style Ok Corral, la poussière danse sur le sol...

Mission trouver une bagnole pour partir explorer Salar et Sud Lipiez...on se tasse à 8 dans un 4x4, avec un couple Boliviano-Allemand, Maira & Sacha et leurs 2 adorables bambins de 4 et 7 ans, et un couple de flamands sympa, Bert et Nela...nous partons vers le cimetière de trains, amas de rouilles qui rappellent l'ambiance western d'Uyuni, de plus que dans la région court une légende sur Butch Cassidy et Sundance Kid...



L'arrivée au Salar, étendue de sel de 2000 km2 fait l'effet d'un attérissage sur la lune, du blanc, du blanc à perte de vue seulement tranché à l'horizon par le ciel bleu intense...
La luminosité immaculée fait perdre le sens de la perspective...le sel forme des écailles comme si le sol éteit la peau d'un gigantesque poisson...
Nous traversons le village de Colchani, où tous les habitants vivent du sel...après cuisson il est consommable et très bon marché...

Etrange, comme il se doit dans ce contexte, se dresse un ilôt rocailleux appelé "l'ile du pêcheur"au milieu de la mer de sel. Seuls des cactus géants et quelques oiseaux peuplent l'oasis du désert salin...
L'atmosphère lunaire du lieu frappe les yeux comme découvrant un univers parallèle...

Nous atterissons sur le flan d'un volcan voisin, désertique et terreux sur lequel se dresse un hôtel de sel, entièrement construit de blocs taillés dans le Salar...tout, y compris tables, sièges et lits est fait de sel... l'architecture du lieu tout écru paré de rouge évoque les contes de fées...



Le lendemain le 4x4 se met à avaler les kilomètres dans un paysage certainement proche de celui de mars, grandes voies rocailleuses à fond dans la caisse tape-cul, le plaisir des yeux se mérite... du désert de Dalí, aux étendues planète rouge jusqu'aux lagunas coloradas (des lagunes colorées: "7 couleurs, verte..." les flamands roses sont les seuls habitants des lieux)...nous dormons sur les rives de la laguna colorada, sous le plus beau ciel étoilé qui soit, par -15 degrés dans un dortoir au milieu de nulle part...


Contre toute attente les nuits d'Uyuni sont animées, dans les bars résonne de la zic grunge (Nirvana, Soul Asylum...), les ptites échoppes à roulettes poussent comme des champignons sous les étoiles du Sud.

mercredi 20 août 2008

¡Hasta Bolivia!


Hasta luego Peru, le bus traverse la frontière sur le bord du lac salé le plus haut du monde, Titicaca...¡Hola Bolivia!
Le temps de tamponner les passeports premier contact avec la Bolivie, la différence avec le Peru frappe d'emblée, les gens sont typés, les joues rosies par l'altitude...la pauvreté brûle les yeux mais s'habille d'une admirable dignité.

Les moto-taxi sont ici des vélos, flamboyant de couleurs le pays le pauvre d'Amérique nous ouvre ses portes...ici les cireurs de chaussure sont cagoulés et les mendiants, muets attendent sans réclamer...la pudeur ici est maître môt...


La Paz, capitale la plus haute du monde est tout en relief, les rues sont inclinées à en perdre le souffle, seule la vetusté évoque la précarité du pays, quand les habitants respirent la vie. La ville grouille de bruits, de gens, de couleurs...la rue n'est pas un lieu de passage mais de vie.
Le pti môtel "happy day" n'a pas l'eau chaude mais se situe à côté du marché aux sorcières et de leurs étals de plantes, gris-gris, et...foetus de lama séchés (qui veut un souvenir?)...

Les quartiers ont leur spécialité: les farces et attrapes, les ferrailleurs, les boutiques d'électronique, l'artisanat...les boutiques empilées les unes sur les autres semblent les pièces d'un gigantesque puzzle.

Les trottoirs sont remplis d'échoppes improvisées où se vendent de la nourriture aux improbables sous-vêtements, feutres, peintures, quincaillerie en tout genre. La nuit tombée l'agitation de l'asphalte redouble d'intensité, le quartier des luminaires ressemble à une fête foraine...au detour d'une rue, je retrouve mon poto artisan de Mancora, Oswaldo qui vend ses bijoux non loin de là, du coup à la nuit tombée, c'est parti pour une virée avec une suédoise, une allemande, un costa-ricain, Oswa et moi>concert latino jusqu'à 1h du mat dans un pti bar paceño.

De vieux bus Dodge au charme certain servent encore de transports publics...au détour d'une rue un ti expresso dans un café colonial au charme rétro, vitrine de ce qu'était le pays au siècle dernier...entre colons et traditions.
Le soleil est sans nuage tout là-haut dans la cité appelée La Paix. La nuit la ville ressemble à un tapis d'étoiles éparpillées sur ses reliefs.

Evo Morales est omniprésent, le récent référendum l'a légitimé à 76%...je ne m'étais pas rendue compte de la révolution que fut l'élection d'un "indien", paysan de surcroit à la tête de ce peuple démuni mais fier, si fier...Evo, Evo, Evo ils l'appelent par son prénom le président et dans les coins les plus paumés, sur tous les murs les boliviens clament leur soutien à leur espoir...
L'altitude semble ici élever les âmes...


vendredi 15 août 2008

¡ Inca Trail ! Aypa hasta allá


Réveil matin 5h30, allez les ptis randonneurs! Café cul sec, en route pour le trek... Bus directo hasta Ollantaytambo...
Notre équipée se compose d'un couple de pétillants "chicos" français, Claire et Roland, fans de rando et de 2 argentins sympas Andy&Girardo...le capitaine sera un guide blagueur, Lito.

On lève l'ancre c'est parti pour une traversée de l'altiplano sur les traces des Incas..
Avec nous un groupe de 5 porteurs (cuisinier, responsable de l'équipement...), des gars taillés dans le roc qui sautent comme des cabris sur le chemin avec 20 kilos sur le dos.



Les roches montagneuses découpées à la serpe surplombent, abruptes la nature sauvage dont seuls quelques fils électriques trahissent l'empreinte humaine.




De là-haut à flan de roche andine, les paysages semblent des maquettes minutieusement détaillées...

Premier jour easy right pas de p...je suis le randonneur Mac Gyver entre les pro, sac en toile, charge minimale, j'ai l'air d'aller à la plage...les potos sont suréquipés mais aussi plus chargés.

Les nuits sont froides et je me transforme en chenille luttant pour réchauffer son cocon en gesticulant...

J2, défi à notre mental, le dénivelé sans pitié de 3000 à 4200 à rythme soutenu nous rappelle la robustesse du peuple Inca...L'arrivée en haut du col est une euphorie sans pareil, plombée par une descente sur une pente acerbe jusqu'au campement...Le défi est relevé, le pire passé, par le meilleur récompensé.



Telles des fourmis sur le rubande mosaïque lapidaire suspendu aux roches andines, la caravane avance...la voie plonge, brutalement à nos pieds dans l'immensité émeraude...le soleil se perd sur les flancs vertigineux de son écrin andin...

L'ivresse de l'altitude se conjuge avec la profonde plénitude inspirée par la nature en son intimité...les pieds sur le sol foulé par les légendaires Incas,...à la beauté des rêves!!!



Au camp, c'est convivial, le cuisinier nous soigne, échange de culture, déconnades (parce que vivre à l'arrache des fois c'est "dégueûlâââsse")... le pti groupe est bien soudé.

J3 le chemin passe de la rudesse montagnarde à la douceur de la nature de la fôret tropicale...en apesanteur!

Efforts, éclats de rires, endomorphines et oxygène, le 3ème jour au soir un pti festin; en bons français, du vin pas de douche héhé...on salue nos porteurs Quechua
le lendemain on atteindra notre but, le Macchu Picchu.

Rheeeuuu, réveil 4h du mat' il pleut (et moi yé fais le chaman pour que ça s'arrête y'a qu'Elo qui a pas de K-way...ça s'arrête...yeeepee), une chenille lumineuse avance à cadence soutenue sur le chemin au milieu de la nuit pour arriver le plus tôt possible à la cité Inca...les chevaliers de la brume ont la gueule dans le cul et le coeur battant.


Taïhaut les cités d'Or! Le Macchu Picchu s´élève devant nous! rien comparé à la joie de le fouler avec Gérard Jugnot (spéciale dédicace hahaha!)! Perchés tout la haut nous traverse l'intense sentiment d'exister, de voler, d'halluciner!!!
Lessivés mais transcendés! On pue le lama macéré mais on y est!!!
Au ti groupe de joyeux lurons trekkeurs dingos! Survivors!


jeudi 14 août 2008

¡Tierra Quechua!



Cuzco, capitale historique du Pérou, 3400 mètres d'altitude frappe d'emblée par son caractère rustique, typique des villes de montagne. Rues pavées ornées de balcons coloniaux multicolores, la ville arc-en-ciel (son étendard est le même que celui des gays en Europe, héhé) est celle où on croise le plus de personnes vêtues traditionnellement.
La rudesse des pierres qui rapellent les constructions Incas contraste avec les couleurs de la vie qui les habitent.


Dans le fief des Incas, tout rappelle leur existence, des sculptures aux noms des hôtels en passant par les paquets de clope Inca (y'a aussi des cigarettes CHE...), plus que toute autre région du Pérou, celle de Cuzco affiche son identité...son passé Inca, sa réalité Quechua. Y'a même la maison de Frankenstein...
Ici on mange des cuy (prononcer "couille") c'est à dire des hamsters, nan pas gouté beuharg.
Pti maté (thé) de feuille de Coca énergisant comparable au café, goût de luzerne séchée héhé!


Direction Pisaq, autoproclamée capitale péruvienne de l'artisanat...flânerie parmi ses étals colorés, la petite ville a le charme authentique des ilôts montagnards.

Mais une des raisons de notre venue à Pisaq est de lancer nos vieilles carcasses de sportifs du dimanche à l'assaut des hauteurs sur lesquelles les Incas ont érigé terrasses (pour la culture), maisons et enfin tout en haut le temple du Soleil...
Test 1= OK, le souffle coupé par l'effort et l'altitude cède la place à l'euphorie dûe à l'EPO naturel autoproduit, sauts de cabris, Pisaq conquis...
Prêts pour le défi suivant...le trek des cités d'Or...

vendredi 8 août 2008

Aypa Arequipa! Naturaleza!




Au Sud, encadrée de 3 volcans, les mochilleros arrivent à la petite ville d'Arequipa dont l'ensoleillement se reflète dans le sourire de ses habitants...pti squatt avec terrasse...




Kév bouffe de l'Alpaga au lance pierre, nous des papas rellenas (pomme de terres farcies), du fromage (genre mozza) en sauce...on a rencart avec un guide pour une excursion, allez les cowboys...la nature ouvre ses bras au seuil même d'Arequipa, à quelques minutes de la ville.

Notre guide, c'est Annibal, qui nous compte les légendes arequipeñas avec enthousiasme et bonhommie...nous montons des chevaux de pas, quelque peu différents de ceux qu'on connait (posture, cadence...), le mien c'est Angel... Don Quichotte et Pancho Vila en expédition!



Annibal nous explique sa lutte pour préserver le petit chemin qu'il emprunte avec ses chevaux et les champs avoisinants tels quels, la mairie corrompue vend les terres à des grandes entreprises et veut goudronner le chemin pour faire venir touristes en masse et la pollution qui en découle...


Il dit que si chacun protège son petit coin, alors nous sauverons mama tierra... sage caballero!(prochainement une pétition de soutien sera mise en ligne sur ce blog, merci de revenir contribuer...)

Annibal insiste pour nous apprendre la salsa au bord de la riviere...mdr...même si le ridicule ne tue pas, je ne publie pas les vidéos.

Je retrouve avec joie mon poto Sebastien Indiana qui revient de Cuzco, soirée arrosée de vin Tacama, rejoints par notre guide...discussions animées, on termine la soirée sur la terrasse, Seb est descendu à l'hôtel contigu. Canta, canta, toca,toca...



Visite du monastère Santa Catalina, ville dans la ville, aux couleurs chatoyantes et à l'architecture digne d'un conte...les soeurs vivent recluses (il en reste 30, de 18! à 90 ans) nous nous promenons à travers les ptites rues, cellules et bondieuseries... (voir Jizus qui fait la tronche si dessous).

L'aprèm, non contents d'avoir le cul (Kév) et les jambes (Moi) destroy faute au cheval, on file descendre le Rio Chile en rafting, pieds gelés mais expérience sensass avec not' charmant pti guide rasta, Sergio...